L’ALSACE DU 20/04/2019 : Magail, travailleur de l’ombre

Magali Magail, l’entraîneur de l’ASPTT Mulhouse qui se déplace ce soir (20 h) à Venelles pour un match sans enjeu à l’occasion de la 26e et dernière journée de Ligue A féminine, occupe en toute logique le devant de la scène. Mais Christophe Magail, son adjoint, n’est jamais bien loin. « Je suis à sa disposition pour lui apporter toute l’aide dont elle a besoin. Nous sommes complémentaires et nous travaillons en bonne intelligence » , résume le cadet de la fratrie. « Même si Magali est beaucoup plus exigeante avec moi qu’avec n’importe qui d’autre ! »

L’Alsacien de 38 ans, père de deux enfants, Léna et Axel, occupe ce poste pour la sixième saison consécutive, sachant qu’il a par ailleurs été responsable des équipes réserve et jeunes jusqu’en 2016-2017. Et il ne ménage pas ses efforts pour répondre aux attentes de sa grande sœur. « J’analyse les vidéos, je gère les statistiques, je concocte des montages ciblés, par exemple, sur les attaques de telle ou telle joueuse lors de ses cinq derniers matches. C’est toujours beaucoup de boulot. En particulier pour un match comme celui de ce samedi à Venelles : nous avons affronté cet adversaire en ouverture du championnat (Ndlr : le 20 octobre, victoire 3-0) , nous avons donc dû passer au crible 25 matches pour mettre au point le plan de jeu. Et celui-ci est d’autant plus important que nous allons peut-être à nouveau rencontrer Venelles lors des play-offs… »

« Un compétiteur dans l’âme »

Christophe Magail, qui se définit lui-même avant tout comme « un compétiteur dans l’âme désireux de tout gagner quel que soit le contexte » , a longtemps joué au foot avant de se décider pour le volley : il a été ailier droit au FC Red Star Richwiller et au FC Staffelfelden, puis central au VBC Kingersheim et à l’US Mulhouse. Titulaire du diplôme d’entraîneur de centre de formation de club pro délivré par la FFVB, il s’est illustré avec les équipes jeunes de l’ASPTT Mulhouse, raflant les titres nationaux dans chaque catégorie d’âge. Aujourd’hui, il est le premier ravi de la réussite de l’équipe fanion, solide leader du classement. « Elle réalise la plus belle saison régulière que le club ait jamais connue » , note-t-il avec satisfaction en rappelant qu’elle n’a perdu que onze sets en 25 rencontres, dont un seul à domicile (Ndlr : le 14 décembre face à Mougins). « Elle s’appuie sur des valeurs humaines. Mais elle est aussi relativement jeune et inexpérimentée. Cela s’est vu dans les moments clés, en Ligue des champions face à Budowlani Lodz et en Coupe de France face à Nantes. Elle travaille dur et s’est construite jour après jour dans un climat serein, ce qui est très appréciable. »

L’entraîneur adjoint est convaincu que l’atmosphère sera tout aussi positive la saison prochaine au Palais des sports, où Magali Magail cédera sa place à l’Italien François Salvagni (nos précédentes éditions). « Lorsque j’ai appris que ma sœur n’entraînerait plus, j’ai eu une petite appréhension. Mais tous les doutes que j’ai pu avoir se sont envolés à partir du moment où j’ai rencontré François. Je dors d’ailleurs beaucoup mieux depuis ! Le premier contact a été très positif et je suis convaincu que nous allons très bien nous entendre. »

Dans l’immédiat, Christophe Magail n’a qu’un objectif : remporter le dernier match à domicile. « Parce que cela voudra dire, comme me l’a très gentiment fait remarquer l’un de nos supporters, que nous serons champions de France. Ce qui à mon avis serait amplement mérité vu notre parcours. »

Article signé Sandrine Pays