L’ALSACE DU 20/10/2018 : De retour à la maison
La passeuse grecque Athina Papafotiou, revenue en Alsace à l’intersaison, nourrit de grandes ambitions à l’heure d’attaquer une nouvelle saison en Ligue A féminine avec l’ASPTT Mulhouse, ce soir (20 h) au Palais des sports, face à Venelles.
« Je garde d’excellents souvenirs de mon passage à l’ASPTTM. Le titre de championne de France bien sûr, d’autant que c’était une grande première pour le club, mais aussi l’ambiance au sein du groupe, toujours très bonne, et toutes les personnes qui gravitent autour de nous et sont à nos côtés dans les bons comme dans les mauvais moments… »
Lorsqu’elle évoque ses deux premières saisons à Mulhouse, en 2015-2016 et 2016-2017, Athina Papafotiou le fait avec une certaine émotion dans la voix. Modeste, l’internationale grecque ne rappelle même pas qu’elle a été élue meilleure passeuse de Ligue A féminine à l’issue de chacune d’entre elles. « C’est une récompense individuelle, mais c’est le résultat d’un travail collectif » , résume-t-elle avec le sourire.
Si elle quitte ensuite l’Alsace, alors qu’elle s’y sent très bien, c’est pour réaliser un rêve, jouer de l’autre côté des Alpes. Mais l’aventure tourne court puisqu’elle est victime en début d’année d’une lésion à un ménisque ayant entraîné la rupture de son contrat avec Conegliano (Série A1), finalement sacré champion d’Italie et 3e de la Ligue des champions.
« Je ne regrette pas l’expérience, même si elle ne s’est pas déroulée comme je l’espérais. J’ai eu la chance de côtoyer des filles que je regardais à la télé et j’ai pleinement profité de ces quelques mois passés à leur côté. » Là voilà contrainte de changer ses plans. Remise sur pied, elle prend la direction de la Pologne et du LKS Łód, qui terminera l’exercice à la 2e place de la Liga Siatkówki Kobiet derrière Chemnik Police. « Ça n’a pas été facile. Je ne savais pas si mon genou allait tenir le coup, j’arrivais en cours de route, je découvrais une nouvelle équipe et un nouveau championnat… Heureusement, tout s’est bien passé. »
La jeune femme de 29 ans n’a pas hésité bien longtemps lorsqu’elle a eu l’opportunité de revenir à l’ASPTT Mulhouse, qui entame une nouvelle saison en Ligue A féminine, ce soir (20 h) au Palais des sports, face à Venelles. « C’est un peu comme si je rentrais à la maison , lâche-t-elle avec enthousiasme. J’ai déménagé à la mi-août et j’ai été agréablement surprise par ce que j’ai retrouvé ici. C’est encore mieux que ce à quoi je m’attendais ! »
« Un nouveau challenge à relever »
Fidèle à elle-même, Athina Papafotiou a bien l’intention de se battre sur chaque point et de porter haut les couleurs du club alsacien. « J’ai un nouveau challenge à relever : gagner un second titre. Ça va être dur, plus qu’en 2016-2017, parce que j’ai l’impression que le niveau du championnat est de plus en plus relevé, mais j’ai bon espoir d’y arriver malgré tout. »
Elle est d’autant plus confiante que la préparation, plus longue que celle des saisons passées (neuf semaines à la place de six ou sept), semble avoir porté ses fruits avec dix victoires en douze matches. « Nous avons essayé de bâtir une équipe qui ne va rien lâcher et va répondre aux attentes du staff et des supporters , explique-t-elle. Nous sommes toutes de bonnes joueuses. Il y a une saine émulation entre nous, nous donnons le meilleur de nous-mêmes lors des entraînements et, bien sûr, des matches. J’espère que cela payera. »
Celle qui a disputé sa première Coupe d’Europe avec le Panathinaikos Athènes en 2011 et ses coéquipières devraient en savoir plus demain en fin de soirée après avoir affronté Venelles. L’équipe de Félix André, que l’ASPTT Mulhouse avait éliminée en quart de finale des play-offs la saison passée, après un match d’appui, ne manque pas d’ambition (top 4 à l’issue de la phase régulière, finale de la Coupe de France) et ne s’en cache pas.
Pour atteindre ses objectifs, elle a recruté les Américaines Lindsay Dowd, Abby Detering, Haleigh Nelson et Kelli Bates, ainsi que la Brésilienne Héloiza Lacerda Pereira. « Le premier match de la saison est toujours plus difficile que les autres parce qu’il y a en général une bonne dose de stress chez tout le monde , prévient Athina Papafotiou. Face à Venelles, je m’attends à un rude combat, mais nous savons ce que nous avons à faire et nous sommes prêtes. »
Article signé Sandrine Pays