L'Alsace du 22/01/2016 : « On n’est pas des robots ! »
L’ASPTT Mulhouse se doit de réagir face à Aix-Venelles, ce soir à 20h au Palais des sports, après sa piètre prestation livrée cette semaine face à Béziers (0-3). Au banc des accusés, la passeuse grecque Athina Papafotiou plaide coupable et annonce la révolte.
Athina Papafotiou (26 ans) est cette dynamique passeuse qui a su enflammer les attaquantes mulhousiennes pour propulser l’ASPTTM en tête de la Ligue A féminine à la fin de l’année dernière. À l’image de ses coéquipières, elle a perdu de sa superbe mardi dernier, face à Béziers. Et, à force de courir après les balles que la réception locale a trop rarement été en mesure de dompter, elle a fini par s’essouffler jusqu’à perdre le génie qui fait sa force.
« Si les supporters ont été déçus par notre prestation, nous, les joueuses, avons été encore plus attristées »
Hier, à la veille d’un match déterminant face à Aix-Venelles, c’est très courageusement qu’elle est revenue sur ce début d’année ratée et se faire l’écho de ses coéquipières. « D’abord, il faut savoir que si les supporters ont été déçus par notre prestation, nous, les joueuses, avons été encore plus attristées. Le volley, c’est toute notre vie… Mais, on n’est pas des robots ! Après, la défaite de Cannes et celle de Béziers ne sont pas comparables. À Cannes, face à une bonne équipe, nous avons réalisé deux bons sets, le 2e et le 3e , qui se sont joués sur l’une ou l’autre balle. Deux sets perdus mais que nous aurions, tout aussi bien, pu gagner. Pour Béziers, c’est vrai… Nous sommes passées à côté. Nous étions dans un mauvais jour ! »
Passeuse au Panathinaïkos (2011) et à l’AEK Athènes (de 2012 à 2014), avec qui elle a remporté le titre de championne de Grèce et atteint les quarts de finale de la Coupe d’Europe de la CEV, avant d’emmener victorieusement Stuttgart en finale de la Coupe d’Allemagne (en 2015), Athina Papafotiou en a vu d’autres. « Ce que nous avons subi contre Béziers, peut arriver à n’importe quelle équipe , poursuit la jeune passeuse grecque. J’ai connu pire… Avec l’AEK, nous avons terminé en tête la phase régulière du championnat sans avoir connu la moindre défaite. Le titre se jouait sur une finale entre les deux premiers au meilleur des trois matches en comptant les deux rencontres de la 1re phase. Il nous suffisait de gagner un match pour être championnes… Et nous avons perdu les trois au pire moment ! Là, avec Mulhouse, la situation n’est pas alarmante. C’est même une bonne chose que cela soit arrivé maintenant. Les deux défaites, nous les avons déjà oubliées mais pas ce qui s’est passé pour qu’on en arrive là ! C’est dans la difficulté qu’on progresse. Je peux dire qu’après Béziers, toute l’équipe a compris qu’il faut redoubler d’efforts aux entraînements et travailler ».
« On ne perdra pas ! »
Il n’empêche que cette défaite, suivie de la venue d’Aix-Venelles qui est désormais le concurrent direct de l’ASPTTM dans la course au carré d’as, place les Mulhousiennes dans une situation inconfortable. Une nouvelle défaite postière réduirait l’écart à trois points avec Aix-Venelles avant le périlleux déplacement à Terville-Florange. « Pas d’inquiétudes… On ne perdra pas ! » Le ton d’Athina Papafotiou est suffisamment ferme et déterminé pour qu’il n’y ait le moindre doute. Il n’y a plus qu’à convaincre les Provençales !
Article signé Christian Entz