L’ALSACE DU 25/01/2019 : ASPTT MULHOUSE : Ebatombo soigne son entrée
Très peu sollicitée depuis le début de la saison, la jeune pointue de l’ASPTT Mulhouse Aurélia Ebatombo a fait une entrée remarquée aux côtés des pros, mercredi à Fatum Nyíregyháza, en Hongrie, à l’occasion des 8es de finale retour de la Coupe de la CEV (0-3).
« Lorsque j’ai compris que j’allais entrer, je me suis dit que je devais saisir ma chance. J’étais détendue, sans aucune pression. J’avais toutes les filles derrière moi. Je ne l’ai pas trop montré, mais j’étais super contente d’avoir leur soutien, c’est important. Je n’avais rien à perdre, j’y suis allée à fond. Je savais ce que j’avais à faire, apporter une énergie positive à l’équipe, et je crois que j’y suis arrivée. »
Aurélia Ebatombo a rempli son contrat, mercredi soir dans la salle de Fatum Nyíregyháza, en Hongrie, où elle a contribué à la qualification pour les quarts de finale de la Coupe de la CEV. Sollicitée par Magali Magail au milieu du 2e set, alors que les Mulhousiennes peinaient à prendre leurs distances, elle a fait preuve d’une belle efficacité en attaque (6/9 à 67 %) et d’un engagement sans faille en défense. « J’ai été appelée à un moment clé du match, cela m’a fait gagner en confiance , confie la joueuse de 20 ans. C’est génial, nous sommes en quarts d’une compétition européenne, il y a quelque chose à aller chercher ! »
« J’ai encore tout à apprendre »
Intégrée à l’effectif de l’ASPTT Mulhouse à l’été dernier, après une saison en NF3 avec l’équipe II, la grande pointue d’1,85 m n’avait jusqu’à présent pas encore eu l’occasion de montrer son potentiel, si ce n’est durant quelques minutes au Cannet à l’occasion de la 10e journée de Ligue A. Elle se remettait alors tout juste d’une grave entorse à la cheville droite l’ayant contrainte au repos forcé de la mi-octobre à début décembre. Habituée, par la force des choses, à rester sur le banc, elle ne s’est jamais plainte, consciente de n’être par ailleurs qu’au tout début de sa carrière. « Il faut en passer par là, ça ne me dérange pas de ne pas jouer. J’apprends beaucoup à l’entraînement aux côtés de filles plus expérimentées. J’ai encore tout à apprendre ! »
La joueuse d’origine congolaise née à Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, fait preuve d’une maturité et d’une sérénité étonnantes pour son jeune âge. Peut-être parce qu’elle n’a pas été épargnée par le sort, elle qui a été opérée de la hanche gauche en mars 2017 et a dû ronger son frein durant un an. « Ç’a été très dur. À ce moment-là, j’étais à Quimper, loin de mes parents et de mes deux grands frères pour la première fois de ma vie. J’avais fait quelques apparitions en Ligue A féminine et j’étais confiante en l’avenir. Et puis j’ai dû passer sur le billard. Ce n’était pas facile à vivre en soi et ça l’a été d’autant moins lorsque j’ai appris que le club ne me gardait pas parce que j’étais blessée… J’ai pris un gros coup au moral, j’étais au fond du trou. »
« Je n’en croyais pas mes oreilles »
Celle qui a tout appris à l’Asnières Volley 92, « un club réputé pour sa politique de formation des jeunes » , où elle a passé six ans, broie du noir lorsqu’elle reçoit un coup de fil qui lui redonne le sourire. « Christophe Magail, dont j’avais déjà entendu parler, m’a proposé d’intégrer le centre de formation de l’ASPTT Mulhouse. Je n’en croyais pas mes oreilles. Je n’arrive même pas à expliquer ce que j’ai ressenti. C’était tellement inattendu et… incroyable. Je n’ai pas hésité un instant, j’ai sauté sur l’occasion ! »
Depuis, Aurélia Ebatombo poursuit son apprentissage au plus haut niveau : « Je ne me pose pas de question. Je prends les matches les uns après les autres. Et je fais le nécessaire pour être prête à répondre aux attentes de Magali Magail. » Pour le coup, mercredi soir, elle l’a été.
Article signé De notre envoyée spéciale Sandrine PAYS