L’Alsace du 26/04/2019 : Battue, pas abattue
Balayée 3-0 mercredi soir à Marcq-en-Baroeul en quart de finale aller des play-offs, l’ASPTT Mulhouse n’a clairement pas évolué à son niveau habituel. Mais elle peut encore se qualifier pour les demies.
Magali Magail l’a dit et redit : les play-offs n’ont rien à voir avec la saison régulière. Les compteurs sont remis à zéro, les cartes redistribuées, les précédents résultats effacés. « C’est une nouvelle compétition qui commence » , résumait-elle juste avant que l’ASPTT ne prenne la route de Marcq-en-Baroeul, dans le Nord, pour y disputer mercredi soir le match aller des quarts de finale.
Elle ne croyait pas si bien dire : la hiérarchie établie ces derniers mois a volé en éclats en trois sets secs (25-17, 25-20, 25-23) et 1 heure 16’de jeu. Son équipe s’est fait surprendre dans une petite salle de 500 places à moitié vide par un adversaire qui, sur le papier, semblait pourtant à sa portée, lui le promu, huitième du classement à 39 points du leader mulhousien.
Au passage, elle a enregistré, et c’est peut-être le plus dur à encaisser, sa première défaite sur un tel score lors de l’exercice en cours – elle avait connu pareille mésaventure début février, mais c’était en Coupe de la CEV, à Busto Arsizio, en Italie.
« Un match parfait »
« Je savais que ce serait difficile face à des joueuses qui réalisent un parcours remarquable et sont sur un petit nuage : elles qui luttaient encore pour le maintien il n’y a pas si longtemps se retrouvent aujourd’hui en play-offs (Ndlr : grâce à leur victoire lors de la dernière journée de championnat face à Paris Saint-Cloud). Quoi qu’il arrive, elles ont d’ores et déjà fait mieux que prévu » , lâchait le coach postier hier matin à la gare de Lille au moment de monter dans le train à destination de Mulhouse. « Du coup, elles sont euphoriques . »
Magali Magail le reconnaît bien volontiers : « Nous avons fait un match très moyen alors que Marcq-en-Baroeul a fait un match parfait, en s’appuyant sur une bonne qualité de service et surtout une excellente défense. » La surprenante formation des Hauts-de-France, libérée de toute pression, animée d’une formidable rage de vaincre et emmenée par un trio Guerra Franco-Palacios-Moma Bassoko d’une redoutable efficacité a entamé son travail de sape dès les premiers échanges. « Insaisissable comme une anguille » , pour reprendre les termes de son coach Thibaut Gosselin, elle a varié ses coups sans se poser de question, donnant l’impression de jouer au chat et à la souris avec une ASPTT ne sachant plus où donner de la tête.
« Les filles ont de l’orgueil »
Crispée par l’enjeu – l’obligation de gagner pour être à la hauteur de sa réputation, et pour démarrer les play-offs du bon pied -, déstabilisée par le jeu atypique local, la formation haut-rhinoise n’a pas fait montre du niveau qui est habituellement le sien et a par ailleurs trop manqué de lucidité pour inverser la tendance. En particulier lors d’un troisième set qu’elle avait pourtant bien en main avant de craquer dans le money-time.
« Quand notre service laisse à désirer, quand notre bloc-défense n’est pas en place et quand notre attaque n’est pas performante, c’est compliqué » , note Magali Magail en précisant dans la foulée : « Ce résultat n’a rien à voir avec une éventuelle pression que nous n’aurions pas réussi à gérer. Je le répète, les play-offs sont une compétition à part. La preuve, nous ne sommes pas les seules à avoir perdu le premier match, d’autres équipes a priori favorites ont aussi chuté. » De fait, Cannes et Nantes, 2e et 4e à l’issue de la saison régulière, se sont respectivement inclinées à Saint-Raphaël (3-0) et à Béziers (3-1). Seul Voléro Le Cannet, 3e , est passé entre les mailles du filet en gagnant à Venelles (1-3).
L’entraîneur des Alsaciennes reste résolument positif, rappelant que son équipe a perdu une bataille, pas la guerre, et plaçant tous ses espoirs dans le match retour, samedi soir (20 h) au Palais des sports, où l’ASPTT Mulhouse, désormais au pied du mur, devra l’emporter si elle veut disputer le match d’appui prévu dimanche après-midi (17 h). « Les filles ont de l’orgueil. Elles travaillent dur depuis des mois et des mois, ce n’est pas pour se faire éliminer maintenant ! Elles ont laissé filer un match, mais elles sont toujours en course pour les demi-finales. Rien n’est perdu. »
Article signe Sandrine Pays