L'Alsace du 27/10/15 : Bojana Markovic en tenue de réception
Il y a quelque chose de changé à l’ASPTT Mulhouse, qui pointe en tête de la Ligue A féminine. Intraitables à Aix (3-0), ce dernier dimanche, les postières mulhousiennes sont devenues expertes en réception avec la libéro Marielle Bousquet et la nouvelle recrue serbe, Bojana Markovic.
C’est en réception que l’ASPTT Mulhouse a le plus péché la saison dernière. Or, c’est dans ce même secteur de jeu que les Mulhousiennes ont bâti leurs deux premiers succès (aux dépens de Nantes 3-0 et à Aix/Venelles 3-0). « Contre Nantes, on a enregistré 66 % d’efficacité en réception, ce qui est exceptionnel, apprécie le coach Magali Magail. Et à Aix, on a encore été à plus de 50 %, ce qui est toujours très bon ! » À partir de là, avec une passeuse au répertoire aussi vaste que celui de la Grecque Athina Papafotiou, l’ASPTTM n’a pas eu de mal à assurer la maîtrise des débats pour ne laisser qu’un rôle secondaire à ses adversaires.
« Je m’appelle Boyana… Ou alors, appelez-moi Bobby ! »
Parmi les grands artisans de ce succès figure une certaine Bojana Markovic, jeune Serbe qui a vu le jour il y a 25 ans à Uzice. Charmante brune qui s’exprime bien en anglais et se débrouille en français, Bojana est néanmoins capable de se fâcher avec celui qui prononce son prénom à la française. « Je m’appelle Boyana… Ou alors, appelez-moi Bobby ! » Même posée dans un fauteuil, elle dégage autant de détermination que celle qui l’anime en jeu. Et quand on insiste pour vanter son talent, elle est la première à minimiser son importance pour accorder le mérite au collectif. « On est bonne équipe ! » ne cesse-t-elle de répéter avec son fier accent des Balkans. D’ailleurs, quand on lui demande si elle avait des idoles à ses débuts à Jedinstvo Uzice, elle dément la moindre source d’inspiration : « Avoir des idoles, c’est un truc de garçons mais ça n’existe pas chez les filles, avoue « Bobby ». Je garde toutefois le souvenir de Victoria Ravva, quand j’étais une petite ramasseuse de balles à Uzice et que Cannes venait jouer la Ligue des champions en Serbie. Mais ça s’arrête là ! »
« J’ai besoin de rire »
Le périple sportif de Bojana Markovic est tout aussi carré que le tempérament de la joueuse. Après trois saisons au Dinamo Pancevo (de 2007 à 2010) et deux années à l’OK Tent, avec qui elle fut MVP du championnat en 2012, la jeune femme a mis le cap sur la France. « Tout simplement parce que j’aime bien la France , explique-t-elle. J’aime la mentalité des gens en France qui sont beaucoup plus calmes, plus paisibles, qu’en Serbie. On sourit beaucoup en France et moi, j’ai besoin de rire ». En Ligue A féminine, Bojana Markovic n’aura fait qu’une courte pige d’une saison dans les trois clubs (Istres en 2012/13, Paris/Saint-Cloud en 2013/14 et Béziers en 2014/15) qui l’ont successivement accueillie. Et là encore, l’explication est toute simple.
« Je pense que nous sommes capables de battre Cannes »
« À Istres, on avait terminé à la 7e place et j’espérais mieux. Je suis donc allée à Paris qui avait terminé à la 4e place. E nsuite, j’ai eu une proposition de Béziers, qui était vice-champion de France. Si je suis venue à Mulhouse, c’est parce que je suis convaincue qu’avec cette équipe, nous pouvons faire encore mieux. Sans vouloir paraître prétentieuse, je pense que nous sommes capables de battre Cannes cette saison et nous devrions terminer dans le Top 4 ».
En venant à Mulhouse, Bojana Markovic savait où elle mettait les pieds. « Je ne pouvais pas imaginer avec Istres, Paris ou Béziers, que je porterais un jour les couleurs de Mulhouse, confie la Serbe. Mais je savais que ça me plairait… La salle est belle, il y a beaucoup de public et je m’entends bien avec Magali Magail. De plus, pour tenir la réception, j’ai la chance d’avoir une bonne communication avec Marielle (Bousquet), avec qui j’ai déjà joué à Istres. Avec elle, c’est facile de jouer en réception ».
Aujourd’hui leader de la Ligue A féminine, en attendant d’accueillir les Lorraines de Terville/Florange samedi prochain (à 20 h) au Palais des sports, Bojana Markovic ne tarit pas d’éloges sur sa nouvelle et surprenante équipe. « Notre secret, c’est qu’il n’y a pas de stars dans notre équipe… C’est un magnifique collectif avec des joueuses très complémentaires ! »
Article signé Christian Entz.