La réclamation mulhousienne, pour invalider le résultat du match n°2, n’a pas abouti. La commission centrale d’arbitrage a estimé que la demande de réclamation était recevable sur la forme sans être recevable sur le fond. Décision qui amené la commission sportive à homologuer le résultat et, donc, la victoire du Cannet (3-2). A Mulhouse, c’est un sentiment d’injustice et d’incompréhension qu’éprouvent aujourd’hui joueuses et dirigeants convaincus d’avoir été trompés. L’article 29 du règlement sportif, concernant le challengevidéo, est clair : « Le résultat de l’évaluation d’un challenge vidéo annoncé par le premier arbitre est définitif et ne peut être contesté ». Pourtant, après avoir validé la balle de set de la 3e manche pour l’ASPTTM, après consultation du challengevidéo, M. Bouacheria est descendu de sa chaise, interpelé par le propriétaire du Volero Le Cannet, Stav Jacobi, richissime homme d’affaires d’origine russe, naturalisé suisse et résidant à Monaco, pour revenir sur sa décision et donner le point au Cannet. La faute d’arbitrage est caractérisée et, pourtant, elle n’a pas été considérée par la commission d’arbitrage.
Le premier titre mulhousien a 5 ans
Battues en finale en 2015 et en 2017, respectivement par Cannes et Mulhouse, les Cannettanes n’ont encore jamais goûté aux honneurs du titre. La tendance voudrait qu’à ce stade de la finale, en menant deux victoires à rien avec un effectif plus étoffé que jamais, avec la bénédiction des instances nationales pour évoluer sans la moindre joueuse française sur le terrain, Le Cannet soit en position de force pour une grande première. Le passé entre Mulhousiennes et Cannettanes a néanmoins prouvé que rien n’est jamais acquis avant que le dernier ballon ne soit tombé. Rappelez-vous la finale de 2017 à Paris quand, mené deux sets à un, l’ASPTTM avait sauvé cinq balles de match avant de s’imposer 36-34 puis 15-9 au tie-break pour renverser une situation tout aussi compromise qu’aujourd’hui. De surcroît, cette fois, les quelque 250 supporteurs de l’époque seront 15 fois plus nombreux samedi pour porter l’ASPTTM vers la victoire. Curieux hasard, c’est ce vendredi 6 mai que l’ASPTT Mulhouse a fêté l’anniversaire de son premier titre de champion de France. C’était il y a cinq ans !
Au vu de la dernière confrontation, soldée au tie-break, avec l’écart le plus minime possible dans quatre sets sur cinq (29-27, 15-25, 28-30, 25-23, 15-13), la différence entre l’ASPTT Mulhouse et Le Volero Le Cannet repose sur des détails. Heureusement, c’est la réalité du terrain qui dessine le profil du champion. Car, sur le papier, Le Cannet est bien plus fort. Il suffit de s’attarder au palmarès des joueuses pour s’en convaincre. La Bulgare Eva Yaneva, pierre angulaire de l’édifice cannettan, compte à elle seule plus de titres et de coupes que toutes les Mulhousiennes réunies. Elle a été championne du monde des clubs avec le Dinamo Kazan (2014), dix fois championne nationale (CSKA Sofia 2000 et 2004, Tianjin en Chine 2016, Cannes de 2006 à 2010 et 2014, Kazan en Russie 2015), autant de fois victorieuse de coupes nationales dont la dernière, avec Le Cannet, il y a un mois à peine.
Si l’on excepte Silke Van Avermaet et Georgia Lamprousi qui ont le palmarès le plus étoffé des Mulhousiennes, avec respectivement 5 et 8 titres remportés avec AsterixKieldrecht/Beveren (2016, 17, 18, 19, 21) et l’Olympiakos Le Pirée (de 2014 à 2020) et l’ASPTTM (2021), les autres se limitent au mieux à deux trophées notamment pour les « rescapées » du collectif champion de France l’an dernier : Léa Soldner, Manon Jaegy, Anna Haak, Megan Viggars, Jelena Novakovic et Léandra Olinga Andela.
Le dernier détail qui a son importance dans cette finale c’est que l’ASPTT Mulhouse est attachée à son public comme les supporters le sont à leurs joueuses. Et, ces dernières n’accepteront pas une nouvelle défaite. Elles ont trop à cœur de faire durer leur aventure pour envisager une fin brutale et forcément prématurée.
Article signé Christian ENTZ