L’ASPTT Mulhouse sait ce qui l’attend

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Les volleyeuses mulhousiennes accueillent Terville/Florange, ce samedi à 18h au Palais des sports Gilbert Buttazzoni (en direct sur Alsace 20), pour le compte de la 18e journée de la Ligue A féminine. Poussée au tie-break par de surprenantes Lorraines, lors du match aller, l’ASPTTM sait à quoi s’attendre !

Un sport, une ville, un territoire

Avant d’en venir au match de ce samedi, face à Terville-Florange, un retour s’impose sur l’exploit accompli par les Mulhousiennes mardi dernier à Cannes. Un Exploit, avec un E majuscule, compte tenu de l’implantation de cette rencontre et de l’improbable scenario qui a vu l’ASPTTM renverser une situation pour le moins compromise… De 0-2 à 3-2 !

Il n’est jamais facile de revenir aux affaires courantes duchampionnat aux lendemains de la Coupe d’Europe. Il y a trois ans déjà, au retour du déplacement de Lodz face au Budowlani, les joueuses de Magali Magail s’étaient rendues à Cannes pour concéder leur dernière défaite en date face aux Cannoises : 2-3, 14-16 au tie-break… C’étaient le 10 novembre 2018 !

Plus récemment, Nantes a connu le même sort en rentrant de Conegliano pour perdre dans la foulée face à l’ASPTTM (1-3, en décembre dernier) et Béziers, après sa qualification en quart de finale de la Coupe de la CEV face à Targoviste, a eu toutes les peines du monde pour se défaire de Vandoeuvre-Nancy (3-2). Il y a même plus explicite comme exemple avec la défaite de Kedzierzyn Kozle, le champion de Pologne, emmené à la passe par le Pfastattois Benjamin Toniuti. Invaincu en championnat depuis près d’un an et en Ligue des Champions, après avoir battu Fenerbahçe Istanbul et Belchatow, Kedzierzyn Kozle vient de tomber. Trois jours après la Coupe d’Europe, Benjamin Toniutti et les siens ont concédé leur première défaite de la saison, face à Rzeszow 2-3, avant de récidiver le week-end dernier à Zawierci (0-3). C’est pour ça qu’il convient de savourer la performance des Mulhousiennes à sa juste valeur. Quant au contenu de cette victoire, il est tout simplement digne d’une fiction qui mériterait d’être portée à l’écran. Imaginez un peu une équipe fébrile, qui accuse dix fautes directes au 1er set (comme face au LKS Lodz !), qui est submergée pendant deux manches par la formation cannoise au grand complet, et qui se réveille juste à temps pour renverser la situation. Cela avec une attaquante de pointe sublime, Laetitia Moma Bassoko (29 pts dont 1 block et 5 aces), qui avait beaucoup à se faire pardonner après l’échec en Ligue des Champions, deux remplaçantes de luxe – Anna Haak et Georgia Lamprousi – titularisées à l’entame du 3e set et décisives par la suite, et une Héléna Cazaute (17/37 en attaque) survoltée au fil du match.

Samedi, la venue de Terville-Florange n’apportera pas davantage de répit à l’ASPTTM. 7e au classement, en équilibre parfait (8 victoires, 8 défaites, 31 sets gagnés, 31 sets perdus), le TFOC présente une ossature très américaine avec la passeuse Mita Uiato (ex-Aesch/Pfeffingen), la libéro Kendall White, qui a évolué durant deux saisons aux côtés de l’ex-Mulhousienne Ali Franti à Penn State University (de 2015 à 2017), la réceptionneuse-attaquante Courtney Schawn et l’attaquante de pointe Taylor Mims (1,90m, ex-Vandoeuvre/Nancy). Cette dernière est actuellement la 4emeilleure marqueuse du championnat avec une moyenne de 4,76 points par set devant Laetitia Moma Bassoko, dont l’excellente prestation à Cannes lui a permis de revenir dans le top 6 avec une moyenne de 4,53 points par set. Chahutées au match aller à Terville, en étant menées deux sets à un avant de faire respecter la hiérarchie (3-2), les Mulhousiennes savent qu’il ne faudra pas prendre les Lorraines à la légère… Au risque de perdre la tête !

Article signé Christian Entz

 

LE CHIFFRE

7

C’est le nombre de victoires consécutives, série en cours, que l’ASPTT Mulhouse a enregistré aux dépens du RC Cannes. Les Mulhousiennes sont invaincues face aux Cannoises depuis plus de deux ans. La série a commencé le 15.01.2019 en Coupe de France avec un succès (3-2) acquis à Cannes avant trois victoires en championnat (3-0, le 9.02.2019 ; 3-0, le 12.10.2019 ; 3-2, le 22.02.2020 à Cannes). En début de saison, l’ASPTTM a battu Cannes en Coupe de France (3-0, le 20.09.2020) avant de récidiver deux fois en championnat (3-1, le 26.09.202020 et 3-2, à Cannes, mardi dernier).

 

L’INTERVIEW

Madison Bugg : « Je suis très fière de nous ! »

La passeuse américaine Madison Bugg a été l’un des artisans du succès mulhousien à Cannes en contribuant au sursaut d’orgueil qui a transcendé l’ASPTTM à partir du 3e set.

Madison, qu’est-ce qui a changé dans ton équipe entre les 2e et 3e sets, moment qui a marqué le début de votre révolte ?

« Je pense que Cannes a très bien servi dès le début du match et que nous avons eu du mal à gérer la situation. Les Cannoises ont également très bien défendu et, nous, nous avons commis de nombreuses fautes directes. A mon avis, en ce qui nous concerne, le changement n’était pas tant physique que mental. Nous savons à quel point, le moindre point est important cette saison pour le classement. C’est en se battant, en équipe, que nous sommes allées chercher les deux points.Pour cela, je suis très fière de nous ! »

Le retour aux affaires courantes du championnat, après une prestation en Ligue des Champions, n’est jamais facile. L’entame de match, à Cannes, l’a prouvé. Est-ce un problème de fatigue, de motivation ou de décompression ?

« Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas un problème de motivation. Nous sommes un groupe extrêmement motivé. On pourrait trouver beaucoup d’excuses… Mais, nous avons la chance de pouvoir jouer dans les deux compétitions et, à ce titre, nous n’avons pas d’excuse ! »

Qu’est-ce qui est plus encourageant pour une passeuse. Triompher sans gloire dans un match en trois sets ou gagner, en revenant de loin, après avoir été menée deux sets à rien ?

« Gagner, c’est ce qu’il y a de plus satisfaisant ! Je pense que la plus grande satisfaction est de voir à quel point l’équipe a travaillé dur pour y parvenir. Que ce soit en trois, quatre ou cinq sets, je m’en fiche ! Mais, indiscutablement, mon corps préfère quand la victoire s’obtient en trois sets ! »