C’est un dimanche pas comme les autres que l’ASPTTM a vécu ce dernier week-end sur la Côte. Certes, les Mulhousiennes ont entretenu une vieille habitude puisqu’il s’agit du 11e succès consécutif aux dépens de Cannes. Ce qu’aucun club au monde ne peut se vanter d’avoir réussi ses trente dernières années et, peut-être même, jamais… Mais que ce fut dur ! « Après Béziers l’année dernière, lors du match qui nous a sacrés champions de France, cette partie a été la plus importante depuis que je suis à Mulhouse », a confié François Salvagni, le coach mulhousien, ému aux larmes.
Le fond de teint de Magali Magail, la houppette de François Salvagni dressée comme un appel aux cieux, la présence d’une belle cohorte de supporters étaient autant de signes de nature à qualifier le moment de « capital » à l’heure du coup d’envoi. L’hystérie collective pour célébrer les points gagnants qui s’en est suivie, quand la Cannoise s’en allait manger le block, quand les attaques au filet faisaient la misère à la défense locale ou que le service se jouait de la réception, étaient légitimes. Et, largement partagé par Cannes qui ne lâchait rien et était contraint de gagner pour sauver sa saison.
Après avoir raté le coche au 1er set (22-25), les Mulhousiennes ont eu le mérite de se sublimer dans la 2e manche. Léa Soldnerimpériale en réception, Yossiana Pressley éblouissante au filet et Silke Van Avermaet au service, provoquaient le break (6-5, 13-5) qui allait mettre l’ASPTTM, orchestrée à la passe par Megan Viggars, en orbite (25-20). Sur sa lancée, Mulhouse prenait le 3e set à son compte (19-14) avec une Kimberly Drewniok des grands soirs qui allait recevoir le trophée de MVP. Mais les trois balles de set mulhousiennes (24-21) restaient vaines et c’est Carli Snyder qui concrétisait le sursaut d’orgueil cannois (24-26). Tout était à refaire pour l’ASPTTM qui trouvait en Amanda Coneo de bonnes raisons pour espérer. Sauf, que Cannes ne voulait pas mourir. A cinq petits points du match pour Cannes (18-20), Georgia Lamprousi s’offrait un « Monster Block » (20-20), Manon Jaegy et Léa Soldnerdéfendaient ventre à terre pour servir Amanda Coneo en attaque (23-20). Là encore, le suspense durait le temps de quatre balles de set (24-22, 24-23, 25-24, 26-25) avant la conclusion heureuse de Yossiana Pressley (27-25). Tout allait donc se jouer sur un tie-break initialement bien engagé pour l’ASPTTM (7-3, 11-6, 14-7). Claire Félix, Micaya White et Carli Snyder refusaient la défaite et sauvaient cinq balles de match avant une « fâcheuse » attaque de cette dernière qui échouait à moins d’un centimètre de la ligne (15-12) comme s’il fallait symboliser l’écart minime qui séparait Mulhousiennes et Cannoises en cette soirée.
Ce dimanche au Palais des Victoires, c’est une page d’histoire qui s’est tournée et qui doit bien faire sourire Victoria Ravva, l’icône des glorieuses saisons cannoises, que la gouvernance actuelle a cru bon chasser. Grave erreur... Avec 100 années au compteur, il y a de la poussière sur les souvenirs du RC Cannes créé en 1922, couronné en Ligue des Champions il y a 20 ans et, désormais, privé de Coupe d’Europe par l’ASPTT Mulhouse.
Article signé Christian Entz
RC CANNES : 2
ASPTT MULHOUSE : 3
Les sets : 25-22 (28′), 20-25 (32′), 26-24 (29′), 25-27 (33′), 12-15 (25′). Temps total de jeu : 2h27 .Arbitrage de MM S. Jacobsen et S. Vermande. Palais des victoires.
Cannes : 63 attaques gagnantes sur 174 (36 %). Snyder (27/58), White (10/28), Felix (9/22), Winters (6/24), DeHoog(4/14), Veglia (4/10), Brcic (2/5), Zatkovic (1/13). 7 services gagnants (Snyder 2, White 2, DeHoog 2, Matejko 1). 11 blocks (Felix 5, Snyder 2, Veglia 1, Brcic 1, White 1, Winters 1). 19 fautes directes dont 5 au service. Six de base : Brcic(puis Takagui), Winters (puis White), Snyder, Zatkovic (puis DeHoog), Veglia (puis Matejko), Felix. Libéro : Gelin. Entraîneur : P. Schiavo
ASPTTM : 75 attaques gagnantes sur 192 (39 %). Drewniok(24/60), Coneo (22/48) Pressley (17/37), Van Avermaet (7/23), Olinga Andela (2/2) Lamprousi (2/10), Haak (1/5), Viggars(0/2), Novakovic (0/5). 4 services gagnants (Van Avermaet 2, Drewniok 1, Pressley 1). 11 blocks (Van Avermaet 3, Lamprousi 2, Pressley 2, Coneo 2, Viggars 1, Drewniok 1). 24 fautes directes dont 7 au service. Six de base : Kästner (puis Viggars), Coneo Cardona, Haak (puits Pressley, puis Jaegy), Drewniok (puis Novakovic), Van Avermaet, Olinga Andela(puis Lamprousi). Libéro ; Soldner. Entraîneur : F. Salvagni.