Difficile d’en vouloir aux Mulhousiennes battues, ce mercredi soir, par un Vakifbank Istanbul gigantesque à l’image de sa carte de visite. Une carte de visite qui fait état de deux Coupe du monde des clubs (en 2017 et 2018) et de huit finales de Ligue des Champions dont quatre victorieuses (2011, 2013, 2017, 2018). Excusez du peu… Mais, par rapport à l’ASPTT Mulhouse qui n’a encore jamais réussi à atteindre les play-offs ou les quarts de finale de la meilleure compétition européenne, il y a un monde de différence qui s’est logiquement traduit au tableau de marque. « C’est la première fois que je prends des impacts aussi forts et que je vois des balles aussi rapides avec des attaquantes qui se retrouvent en situation de un contre un au filet… Des fois même sans block, confie Léa Soldner, comme très souvent efficace en défense. On ne joue jamais des équipes de ce niveau et il faut un temps d’adaptation pour s’exprimer dans pareil cas. J’ai le sentiment qu’au 3e set, nous avons commencé à nous habituer. Mais, il aurait fallu jouer cinq sets pour prendre le rythme ! » La patience ne figure pas au registre des Turques qui, finalement, ont été plus expéditives que les postières !
En ce qui concerne les valeurs en présence, les Stambouliotes ont aligné face à l’ASPTTM, six joueuses finalistes des derniers championnats d’Europe, dont la passeuse serbe Maja Ognjenovic, Isabelle Haak meilleure attaquante du Mondial des clubs 2019, la Brésilienne Gabi Braga Guimaraes, meilleure récept/attaque du Mondial des clubs 2018 et de la Ligue des Nations 2019, Milena Rasic, double championne d’Europe 2017 et 2019, championne du monde 2018 et vice-championne olympique 2016, et Michelle Bartsch-Hackley considérée comme l’une des plus grosses forces de frappe de la planète. L’opposition était redoutable… Un peu trop ! D’autant que Giovanni Guidetti, l’emblématique coach d’Istanbul, en place depuis plus de dix ans, n’a pas fait la moindre concession aux Mulhousiennes en laissant son six de base du début à la fin. Une décision qui a privé l’ASPTTM de quelques illusions mais qu’il convient de considérer en tant que compliment… Le Vakifbank a pris Mulhouse très au sérieux !
Après avoir évacué un légitime complexe initial (0-5), l’ASPTTM a rendu coup pour coup pour s’accrocher à son illustre adversaire. Léandra Olinga Andela a été la première à s’illustrer (1-5) imitée dans la foulée par Laetitia Moma-Bassoko (2-5) bien sollicitée à la passe par Madison Bugg. A 14-16, puis 15-17 sur un point de Tessa Polder, l’écart enregistré était le plus minime de la manche jusqu’au coup de rein provoqué par l’inévitable Isabelle Haak (16-23). Une attaque gagnante d’Héléna Cazaute (17-23) et un service de Tessa Polder (18-23) limitaient la casse avant le coup de grâce (18-25).
L’entame remarquable de Laetitia Moma-Bassoko, qui a concrétisé les exploits de la défense mulhousienne, a permis à l’ASPTTM de faire la course en tête au début du 2e set (4-1, 6-2, 8-7, 9-8, 10-9, 11-10). Sous l’impulsion de Milena Rasic au service, la tendance s’inversait (11-16). Remarquablement orchestré à la passe par la Serbe Maja Ognjenovic, probablement la meilleure passeuse du moment en Europe, le Vakifabnk était à la hauteur de sa réputation, 16-25 puis 18-25, pour finir. La défaite en trois sets est un moindre mal… Elle aura permis aux Mulhousiennes de garder des forces pour ce jeudi et le rendez-vous capital face aux Polonaises.
Christian Entz à Plovdiv