L’ASPTTM tout près de l’exploit à Rzeszow
L’ASPTTM tout près de l’exploit à Rzeszow
Les volleyeuses mulhousiennes s’inclinent au tie-break face à Rzeszow en 16es de finale aller de la Coupe d’Europe de la CEV. Le match retour, le mercredi 18 décembre à Mulhouse, s’annonce terrible !
Les matches en Pologne se suivent et se ressemblent. Sur une terre de légende, dans la discipline, ne s’impose pas qui veut… Les volleyeuses mulhousiennes savaient en foulant le taraflex du hall RCWS Podpromie que la soirée serait difficile pour ne pas dire indigeste face au numéro deux du moment en Pologne. Et, pour la sixième fois de leur histoire après Dabrowa-Gornica, Bielsko-Biala, Lodz et déjà Rzeszow (en 2017), elles en ont fait le cruel constat en enregistrant une nouvelle défaite. Mais une défaite des plus encourageantes qui laisse espérer une victoire pour le match retour du 18 décembre.
Tout avait pourtant bien commencé pour l’ASPTTM. L’adaptation au ballon Mikasa, imposé en Coupe d’Europe aux dépens du Molten utilisé en France, était des plus rapides et la réception mulhousienne tenait le choc. A tel point qu’après la bonne entame locale (7-4), Léandra Olinga-Andela égalisait (8-8) avant le break mulhousien obtenu sous l’impulsion du service de Laetitia Moma Bassoko (9-11). Les Alsaciennes faisaient mieux que de soutenir la comparaison avec leurs illustres adversaires en multipliant les défenses aussi spectaculaires que courageuses à l’image d’Héléna Cazaute et de Léa Soldner. Madison Bugg y allait de son coup de patte (14-16) et l’ASPTTM conservait son maigre mais précieux capital (18-19). Le double changement opéré par François Salvagni, avec l’entrée en jeu de Bernarda Brcic et de Laura Künzler, était payant (20-21) jusqu’à l’ace de Katarzyna Zaroslinka-Krol (22-21), la meilleure Polonaise. Léandra Olinga-Andela et Laetitia Moma Bassoko obtenaient encore deux égalisations (23-23, 24-24) avant le coup de grâce de l’inévitable Katarzyna Zaroslinka-Krol (26-24). Rageant !
La fin du set initial était trop cruelle pour ne pas laisser de traces. Les Mulhousiennes accusaient le coup (5-1, 9-4, 11-6) face à des Polonaises bien emmenées à la passe par la Portoricaine Natalia Valentin-Anderson qui a orchestré Saint-Raphaël par le passé. Mais l’une des grandes qualités de l’ASPTTM dans sa version actuelle est de ne jamais abdiquer. De 17-12 à 18-17, Olga Trach et ses coéquipières entamaient une formidable remontée. Et après trois égalités successives (19-19, 20-20, 21-21), Laura Künzler concrétisait par deux fois l’effort mulhousien (21-22, 22-23) avant la surprenante conclusion obtenue sur un retour direct consécutif à un exploit défensif d’Héléna Cazaute (23-25).
L’ASPTTM était sur un nuage et pas prête d’en descendre en prenant la maîtrise du 3e set avec Olga Trach (2-5), Laetitia Moma Bassoko (8-10), Indy Baijens (9-11) et Héléna Cazaute (10-14) en verve. A 11-16, sur un block d’Olga Trach, cela sentait même bon pour l’ASPTTM. C’était sans compter sur un vilain passage à vide mulhousien. La réception accusait le service de Magdalena Hawryla et l’attaque prenait cher face au block de Katarzyna Zaroslinka-Krol et de Kamila Witkowska pour concéder un fatal 8-0 (19-16). Carli Snyder rentrait un peu tard pour suppléer Laura Künzler et, malgré le sursis obtenu par Héléna Cazaute (21-20), Ali Franti soldait la manche au service (25-22) pour Rzeszow.
Autant la déception était réelle, pour avoir mené (11-16) avant de perdre, autant l’ASPTTM était en droit de prétendre à mieux. C’est d’ailleurs ce qu’elle confirmait au 4e set en s’envolant au filet et à la marque (4-11). En face, Stéphane Antiga changeait de passeuse en sollicitant Anna Kaczmar. En vain… Madison Bugg (6-13), Laetitia Moma Bassoko (10-16), Carli Snyder (13-18), Héléna Cazaute (15-20) enchaînaient les points gagnants jusqu’au block victorieux d’Indy Baijens (20-25).
Certes, la dernière manche restait tout à l’avantage de Rzeszow (3-2, 6-2, 6-5, 9-5, 10-7, 15-7), qui scellait sa victoire sur un ultime contre Katarzyna Zaroslinka-Krol, mais le point pris au titre du tie-break autorise les espoirs les plus fous aux Mulhousiennes dans la perspective du match retour, mercredi prochain, au Palais des sports.
« Ce match a été incroyable, a confié François Salvagni dès le coup de sifflet final. C’est notre meilleur match d’un point de vue technique. Je regrette le 1er et le 3e set que nous aurions pu prendre à notre avantage. Mais cette équipe – Rzeszow – coûte un million d’euros et est, sans aucune comparaison, avec la nôtre ». Et, pourtant, le résultat ne s’est joué que sur un détail ! « Même si nous perdons, je pense que nous pouvons être contentes de notre prestation face au n°2 du championnat de Pologne, a confirmé Olga Trach, meilleure contreuse de la rencontre (5 blocks gagnants). On aurait pu gagner 3-1… Mais on pourra aussi le faire à Mulhouse avec notre public, qui est notre 13ejoueuse et qui est capable de nous apporter l’indispensable énergie ! » La profonde conviction du capitaine, confiante dans la perspective du match retour, est également partagée par l’internationale française Héléna Cazaute auteur d’un gros match en défense et en réception aux côtés de Léa Soldner. « Avec la défaite, je suis un peu mitigée. D’un autre côté, on ramène un point sans avoir fait notre meilleur match. Je retiens néanmoins le positif. Le 18, pour le match retour, nous aurons le couteau entre les dents. Et le point pris en Pologne sera très important ! » « C’est en attaque que nous avons eu le plus de difficultés, a avoué Léa Soldner. Une équipe comme Rzeszow n’a pas la même dimension physique qu’une équipe du championnat de France. Ce qui est intéressant c’est que, dans les deux sets que nous remportons, nous avons été capables de trouver des solutions au filet ! » En face, Stéphane Antiga, le coach de Rzeszow , n’était pas malheureux de sa soirée : « Vu notre niveau de match, je suis content de gagner. On a embêté Mulhouse et on a su museler Laetitia Moma Bassako comme personne n’a su le faire cette saison. Mais on s’est aussi créer nos propres problèmes en perdant notre fonds de jeu par moments » .
Longtemps utopique, parce que le volley polonais suscite un profond respect, la qualification mulhousienne pour les 8es de finale de la Coupe d’Europe, face aux Italiennes de Busto Arsizio, semble de moins en moins impossible depuis ce séjour dans les Basses-Carpates. Ce qui passera tout de même par un exploit, un vrai, ce 18 décembre à Mulhouse !
A Rzeszow, Christian Entz
La fiche
Developres Skyres Rzeszow : 3
ASPTT Mulhouse : 2
Les sets : 26-24 (30′), 23-25 (29′), 25-22 (25′), 20-25 (26′), 15-7 (12′).
2h02. Arbitrage de MM. S. Ivanov (Bulgarie) et N. Weickert (Allemagne).
Rzeszow : 62 attaques gagnantes sur 161 (39 %). Zarolinska (26/67), Blagojevic (13/31),
Frantti (10/27), Witowska (3/11), Efimienko (0/3) ; Polanska (4/6), Mlejnkova (4/13),
Hawryla (2/3). 2 services gagnants (Zarolinska et Blagojevic 1). 16 blocs (Zarolinska 5,
Witowska 5, Frantti 2, Mlejnkova 2, Blagojevic 1, Kaczmar 1). 23 fautes directes dont 12 au service.
Six de base : Valentin, Blagojevic, Frantti, Efimienko-Milotkowska, Zarolinska-Krol,
Witowska. Libéro : Krzos ; puis Kaczmar, Hawryla, Mlejnkova, Polanska. Entr : S. Antiga
assisté de B. Dabrowski.
ASPTTM : 60 attaques gagnantes sur 175 (34 %). Moma Bassoko (14/49), Snyder (12/36), Cazaute (11/36), Baijens (7/17), Olinga-Andéla (4/5), Bugg (2/6) ; Künzler (6/15), Trach (4/11). 4 services gagnants (Moma Bassoko 3, Bugg 1). 10 blocs (Baijens 5, Trach 4, Cazaute 1). 27 fautes directes dont 17 au service.
Six de base : Bugg, Cazaute, Snyder, Moma Bassoko, Baijens, Olinga-Andéla. Libéro :
Soldner ; puis Brcic, Künzler, Trach. Entr : F. Salvagni assisté de C. Magail.
Légende photo
Indy Baijens, ici à l’attaque face au contre de Zuzanna Efimienko-Motkowska (10) et Natalia Valentin-Anderson, a été la meilleure contreuse mulhousienne avec 5 blocks, ce mercredi soir, à Rzeszow. Photo CEV