Il y a un an, c’est Vandoeuvre-Nancy, au retour de sa première campagne européenne à Tenerife, qui est venu déposer sa carte de visite au Palais des sports. Entre temps, Terville Florange est venu bouleverser la hiérarchie pour prendre la place de son grand rival lorrain. Et, hasard du calendrier, c’est encore au retour de son baptême européen, mercredi dernier à Olomouc en République Tchèque, que le leader lorrain du moment affrontera le VMA.
Terville/Florange a remarquablement confirmé sa présence dans le carré d’as français du moment en disposant, mercredi dernier, du n°2 tchèque du moment Olomouc. Bien emmenées par l’Américaine Shannon Scully (14/28 en attaque et 3 blocks), les Lorraines se sont imposées en trois sets secs (25-23, 25-16, 25-18) en République Tchèque et peuvent d’ores et déjà envisager les huitièmes de finale face au vainqueur de THY SK Istanbul – Neuchâtel UC.
Un match lourd de conséquences pour le VMA
Tous les ingrédients sont réunis pour faire du match VMA-Terville/Florange une grande affiche. Il n’y a qu’à voir le classement pour s’en convaincre. Pour avoir mieux négocié les trois défaites* qui plombent les Mulhousiennes, Terville/Florange (4e avec 22pts) précède le VMA (6e avec 19pts) au classement. Et là, le calcul est simple… Soit le VMA s’impose et rattrape son adversaire du jour, soit il accuse sa 3edéfaite consécutive à domicile et laisse échapper sa dernière chance de retrouver une place dans le carré d’as à la fin des matches aller. Et, tout cela, dans le contexte toujours particulier d’un derby alsaco-lorrain.
Le gros point fort de Terville-Florange se situe au niveau de son six de base qui n’a guère varié depuis le début de saison avec Mariam Sidibé (au club depuis 2012), la Hongroise Greta Kiss, la Canadienne Alicia Ogoms (meilleure contreuse du moment en Ligue A féminine), la passeuse slovaque Barbora Kosekova et le trio américain Shannon Scully, Taylor Fricano et la libéro Kendall White médaillée de bronze à la Pan American Cup, l’été dernier, avec la sélection nationale.
Du côté mulhousien, si l’on excepte l’ongle arraché de Léa Soldner, à la suite d’un plongeon dans les panneaux publicitaires, il faut bien admettre que la dernière sortie mulhousienne à Aix/Venelles a été un véritable ballon d’oxygène. D’abord, elle a permis au VMA de renouer avec la victoire après deux défaites consécutives (Cannes 1-3 et Rzeszow 0-3) mais, aussi, à renforcer les liens du collectif. Au-delà de la réaction d’orgueil des Mulhousiennes, dépassées par les événements après la sortie de leur libéro sur blessure dans un 1er set perdu (20-25), il y a eu ces images à l’issue du tie-break victorieux (17-15) qui témoignent de la solidarité d’un groupe. Nana Tchoudjang, artisan du succès mulhousien, aurait pu se permettre un tour d’honneur. Au lieu de ça, elle est allée remettre son prix de MVP à Julia Casadei qui a remplacé au pied levé Léa Soldner sur le poste de libéro. A 18 ans, sans avoir l’expérience de son aînée, Julia Casadei a été ciblée à outrance (61 réceptions) et a courageusement fait face. Un sacrifice que ses coéquipières ont salué jusqu’à la porter en triomphe. Quant à l’autre belle image, qui a symbolisé l’excellent état d’esprit du groupe alsacien, elle a été donnée par les deux passeuses. Les dernières données tendent à penser que l’Autrichienne Dana Schmit vaut davantage que son statut de doublure et que l’Argentine Victoria Mayer n’est plus la titulaire incontestée. En d’autres temps, pareille rivalité eut été source de conflit. L’accolade entre les deux passeuses, à l’issue du match, a rassuré les plus sceptiques et confirmé ce que la capitaine Léandra Olinga Andela clâme à qui veut l’entendre : « le groupe vit très bien ensemble ! »
Article signé Christian Entz
*Là où le VMA a perdu 9 points (Béziers 0-3, Paris/Saint-Cloud 1-3 et Cannes 1-3), Terville/Florange en a gagné 8 (Béziers 3-0, Paris/Saint-Cloud 3-1, Cannes 3-2).